Notre coup de cœur sur le livre de Marie Darrieussecq. Fabriquer une femme. POL

L’infinitif utilisé dans le titre incite à se mettre à l’ouvrage. Il s’agit en effet d’unir des éléments afin de composer la construction d’une identité. Pour cela Marie Darrieussecq se glisse avec subtilité dans la peau de deux jeunes adolescentes dont on suivra l’évolution. Elle les portraiture avec brio en restituant le son, les parfums, l’environnement des années 80, le roman de ces presque femmes devient une radiographie de l’époque. Si Rose et Solange voient des destins différents, si elles sont confrontées à des univers éloignés, elles gardent l’envie et la nécessité de se retrouver ; ces épisodes suscitent des situations aux accents comiques comme à l’inverse d’autres scènes sombres laissent un goût amer. L’autrice de Truismes, d’Il faut beaucoup aimer les hommes, de La mer à l’envers rassemble de livre en livre un petit monde, personnages formant une famille à sa façon, elle réussit à nous emmener dans les mailles de ce récit d’apprentissage où l’on comprend s’il en était besoin, qu’il faut beaucoup aimer les femmes.